Wednesday, July 17, 2013

Le mépris

Au Liban, nous sommes habitués à vivre sans eau, sans électricité, avec les embouteillages, avec le chômage, les problèmes de travail, les infrastructures dégradées, la hausse des prix, et tout les maux qui existent sur cette planète. Mais lorsqu’on ajoute à tout cela l’insécurité, lorsqu’on ne se reconnait plus dans son propre pays, lorsqu’il y a plus d’étrangers que de libanais, on peut arriver à se demander : qu’est-ce que je fais encore ici ?

Depuis le début de la crise en Syrie, la situation générale au Liban n’a pas cessé de s’empirer jour après jour. Ce sont plus d’un million de syriens qui ont franchi la frontière pour venir s’installer au Liban. Mais s’installer ou ? Ce n’est pas comme si nous avions au Liban des espaces déserts ou un excédent d’habitations à remplir. Ce n’est pas comme si nous avions de l’argent à offrir généreusement aux nouveaux venants. Avant l’afflux massif des syriens, le Liban comptait grosso modo 4 millions d’habitants dont un demi-million de refugiés palestiniens. Avec cette arrivée incontrôlée de nouveaux étrangers, c’est toute la démographie du pays qui est chamboulée. La criminalité ne cesse d’augmenter et pas un jour ne passe sans qu’on entende des histoires de vol. Les rues sont remplies d’étrangers qui s’entassent sous les ponts, devant les immeubles, sur les trottoirs, aux feux rouges.  On ne voit que de la misère partout partout partout. La pauvreté et la précarité ne sont jamais des excuses pour devenir criminel, et les libanais n’ont pas à payer pour une guerre qui ne se déroule pas sur le sol et qui ne les concerne pas.

Je ne fais pas d’amalgames: de nombreux syriens très respectables se sont installés au Liban en toute légalité, en payant des loyers et en pays des frais de scolarité pour leurs enfants, et ils sont les bienvenus. Ce que je n’accepte pas en revanche, c’est que des étrangers se croient tout permis dans un pays qui n’est pas le leur, qu’ils ouvrent des commerces en toute illégalité, qu’ils pratiquent une concurrence illégale et déloyale envers les commerce et les travailleurs libanais, qu’ils s’installent des les rues aux bas des immeubles en créant un sentiment d’insécurité chez les habitants du pays d’accueil.

Le Liban a échoué comme d’habitude à protéger ses citoyens, à protéger ses frontières, à assurer l’application des lois. J’ai l’impression de vivre dans une jungle ou celui qui enfreint les lois, celui qui klaxonne le plus fort, celui qui vole le plus est celui qui vit le plus heureux, sans se soucier des autres et sans avoir peur d’une quelconque justice. Sommes-nous arrivés au point de non retour ? 


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