Au Liban, nous sommes habitués à vivre sans eau, sans électricité, avec les
embouteillages, avec le chômage, les problèmes de travail, les infrastructures
dégradées, la hausse des prix, et tout les maux qui existent sur cette planète.
Mais lorsqu’on ajoute à tout cela l’insécurité, lorsqu’on ne se reconnait plus
dans son propre pays, lorsqu’il y a plus d’étrangers que de libanais, on peut
arriver à se demander : qu’est-ce que je fais encore ici ?
Depuis le début de la crise en Syrie, la situation générale au Liban n’a
pas cessé de s’empirer jour après jour. Ce sont plus d’un million de syriens
qui ont franchi la frontière pour venir s’installer au Liban. Mais s’installer
ou ? Ce n’est pas comme si nous avions au Liban des espaces déserts ou un
excédent d’habitations à remplir. Ce n’est pas comme si nous avions de l’argent à offrir généreusement aux nouveaux venants. Avant l’afflux massif des syriens,
le Liban comptait grosso modo 4 millions d’habitants dont un demi-million de
refugiés palestiniens. Avec cette arrivée incontrôlée de nouveaux étrangers,
c’est toute la démographie du pays qui est chamboulée. La criminalité ne cesse
d’augmenter et pas un jour ne passe sans qu’on entende des histoires de vol. Les
rues sont remplies d’étrangers qui s’entassent sous les ponts, devant les
immeubles, sur les trottoirs, aux feux rouges.
On ne voit que de la misère partout partout partout. La pauvreté et la précarité
ne sont jamais des excuses pour devenir criminel, et les libanais n’ont pas à payer pour une guerre qui ne se déroule pas sur le sol et qui ne les concerne
pas.
Je ne fais pas d’amalgames: de nombreux syriens très respectables se sont
installés au Liban en toute légalité, en payant des loyers et en pays des frais
de scolarité pour leurs enfants, et ils sont les bienvenus. Ce que je n’accepte
pas en revanche, c’est que des étrangers se croient tout permis dans un pays qui n’est pas
le leur, qu’ils ouvrent des commerces en toute illégalité, qu’ils pratiquent
une concurrence illégale et déloyale envers les commerce et les travailleurs
libanais, qu’ils s’installent des les rues aux bas des immeubles en créant un
sentiment d’insécurité chez les habitants du pays d’accueil.
Le Liban a échoué comme d’habitude à protéger ses citoyens, à protéger ses frontières, à assurer l’application des lois. J’ai l’impression de
vivre dans une jungle ou celui qui enfreint les lois, celui qui klaxonne le
plus fort, celui qui vole le plus est celui qui vit le plus heureux, sans se
soucier des autres et sans avoir peur d’une quelconque justice. Sommes-nous
arrivés au point de non retour ?
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