Jusqu’avant hier, je n’avais jamais mis les pieds dans le Chouf. Pourtant
c’est une région qui me fascine. Il s’agit de la plus verte et la mieux
préservée du Liban, d’un point de vue architectural et sociétal. Les villages
perchés dans les montagnes du Chouf ont su garder leur caractère traditionnel.
C’est aussi une des régions les moins peuplées du Liban, la guerre civile de
1975-1990 ayant causée l’exode massif
des chrétiens de ces montagnes. Depuis la fin de la guerre certains sont
retournés reconstruire leurs maisons et leurs villages, mais beaucoup reste à
faire.
Beiteddine, à 45 km de Beyrouth, est un des villages emblématiques de Chouf, connu surtout pour
son palais. Construit à la fin du 18eme siècle par l’émir Bachir Chehab II, il
est ensuite utilisé par les Ottomans comme siège de la résidence du
gouvernement du Mont-Liban.
Les amateurs d’architecture et d’orientalisme trouveront leur bonheur dans
ce palais. La pierre beige, le marbre blanc et le bois que l’on retrouve dans
les intérieurs offrent un pur bonheur pour les yeux. A première
vue, les intérieurs sont assez sobres, avec des murs souvent simplement peint
en blanc. Il faut lever les yeux vers le plafond pour admirer les formes
géométriques orientales gravées dans du bois.
Les nombreuses fontaines à l'interieur servaient à refroidir les chambres en été et surtout à eviter que les conversations secretes entre l'emir et ses proches (conseillers ou autres) soient entendues.
Le palais abrite aussi une collection de mosaïques datant de l’époque byzantine qui ont été retrouvées dans une église à Jiyeh.
Aujourd'hui, le palais de Beiteddine est la residence d'été du président de la république libanaise, et accueille chaque été le festival international de Beiteddine.
Aujourd'hui, le palais de Beiteddine est la residence d'été du président de la république libanaise, et accueille chaque été le festival international de Beiteddine.
Deux petits points négatifs : le palais manque cruellement de mobilier
et d’entretien. Les peintures sur les dômes du hammam ne sont pas restaurés et
certaines pièces grandioses du palais, comme la salon mauve, sont fermées, au grand public. Lorsque j’ai demandé au
guide pourquoi les hammams n’étaient pas mieux restaurés, il m’a tout
simplement répondu « heyda lebnen » (Le Liban est comme ca). C’est
sur qu’on ne fera pas avancer grand-chose avec une telle mentalité.
Il fait bon vivre dans ce palais digne des mille et une nuits, non ?
C'est un site extraordinaire. Comme le montrent tes photos, les boiseries et les sculptures sont d'un raffinement exceptionnel, sans oublier la collection splendide de mosaïques byzantines. C'est vraiment dommage en ce qui concerne le manque de restauration des peintures et c'est triste d'entendre que le Liban est comme ca! Mais bon le charme de ce palais séduit beaucoup et ca fait rêver!
ReplyDeleteJe trouve tes articles très interessants, j'ai hâte de lire ce que tu écriras prochainement!