Wednesday, April 23, 2014

A la découverte du Chouf (suite)

On continue notre tournée dans les montagnes du Chouf en passant par Deir El Qamar, la cité des émirs. En réalité, il faut passer par Deir el Qamar avant d’arriver a Beiteddine mais j’ai décidé de ne pas suivre l’ordre chronologique de ma visite.

Deir El Qamar, couvent de la lune en arabe, est un pittoresque village qui fut autrefois la capitale du Mont-Liban. Le village s’organise autour d’une place centrale entourée de maisons en pierres. On peut y manger des manaich ou bien se rafraichir avec une glace de chez Bashir, le glacier libanais spécialiste en colorants.  

A mi-chemin entre Deir el Qamar et Beiteddine se situe le château de Moussa, la plus belle arnaque que vous trouverez dans la région. L’histoire veut qu’un certain Moussa a construit ce petit château pierre par pierre de ses propres mains, après que son institutrice d’école lui avait dit qu’il ne parviendrait jamais à construire un château. L’étroite demeure contient une collection de figurines, des armes anciennes… bref rien de vraiment intéressant. La seule chose qui a attiré mon attention c’est le reflet des vitres colorées sur le sol. A part ca, vaut mieux passer son chemin et se diriger directement vers Beiteddine.   













Sunday, April 6, 2014

A la découverte du Chouf : Beiteddine

Jusqu’avant hier, je n’avais jamais mis les pieds dans le Chouf. Pourtant c’est une région qui me fascine. Il s’agit de la plus verte et la mieux préservée du Liban, d’un point de vue architectural et sociétal. Les villages perchés dans les montagnes du Chouf ont su garder leur caractère traditionnel. C’est aussi une des régions les moins peuplées du Liban, la guerre civile de 1975-1990 ayant causée l’exode massif  des chrétiens de ces montagnes. Depuis la fin de la guerre certains sont retournés reconstruire leurs maisons et leurs villages, mais beaucoup reste à faire.

Beiteddine, à 45 km de Beyrouth, est un des villages emblématiques de Chouf, connu surtout pour son palais. Construit à la fin du 18eme siècle par l’émir Bachir Chehab II, il est ensuite utilisé par les Ottomans comme siège de la résidence du gouvernement du Mont-Liban.

Les amateurs d’architecture et d’orientalisme trouveront leur bonheur dans ce palais. La pierre beige, le marbre blanc et le bois que l’on retrouve dans les intérieurs offrent un pur bonheur pour les yeux. A première vue, les intérieurs sont assez sobres, avec des murs souvent simplement peint en blanc. Il faut lever les yeux vers le plafond pour admirer les formes géométriques orientales gravées dans du bois.  

Les nombreuses fontaines à l'interieur servaient à refroidir les chambres en été et surtout à eviter que les conversations secretes entre l'emir et ses proches (conseillers ou autres) soient entendues. 

Le palais abrite aussi une collection de mosaïques datant de l’époque byzantine qui ont été retrouvées dans une église à Jiyeh. 

Aujourd'hui, le palais de Beiteddine est la residence d'été du président de la république libanaise, et accueille chaque été le festival international de Beiteddine. 


Deux petits points négatifs : le palais manque cruellement de mobilier et d’entretien. Les peintures sur les dômes du hammam ne sont pas restaurés et certaines pièces grandioses du palais, comme la salon mauve, sont fermées, au grand public. Lorsque j’ai demandé au guide pourquoi les hammams n’étaient pas mieux restaurés, il m’a tout simplement répondu « heyda lebnen » (Le Liban est comme ca). C’est sur qu’on ne fera pas avancer grand-chose avec une telle mentalité.




             


                                                        




















    



Il fait bon vivre dans ce palais digne des mille et une nuits, non ?