Wednesday, June 26, 2013

Partir

La dernière fois que j’ai quitté le Liban pour une longue période, j’étais très jeune et je me réjouissais de l’idée de pouvoir vivre dans un pays où l’électricité ne se coupe jamais, où il y a de grands immeubles modernes, où les autoroutes sont larges et bien aménagées.

Hier, j’ai du rentrer chez moi par une autre route que celle que j’ai l’habitude de prendre. Pour cause,  des milices armées sont apparues dans un quartier de Beyrouth Ouest, et l’armée libanaise est intervenue.
En rentrant chez moi, je regardais Beyrouth d’un œil triste. La situation n’avait rien de très grave, mais c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. J’ai eu le sentiment d’avoir perdu une cause, celle de croire en un avenir meilleur pour le Liban. Je rentrais chez moi, mais j’avais l’impression de prendre la route de l’aéroport, que je partais au Brésil ou en Australie pour toujours. Dans mon esprit, cette fois, j’étais loin d’être heureux de « partir ».  On peut tout dire sur Beyrouth, que c’est une ville moche, polluée, étouffante, mais ça reste mon Beyrouth.

Mais une fois la nuit tombée et la ville calmée, j’ai pu reprendre mon souffle.  Ce pays nous apprend la patience et la nonchalance.  

Demain est un autre jour. 



 








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