"mech eder 3ich baleke, mech eder 3ich
ma3ek."
Après deux minutes de musique
monotone, dramatique, ce sont les seules paroles prononcées. La chanson s'appelle "Beirut". On est bien d’accord,
il y a plus abouti comme texte de chanson, mais ces quelques mots décrivent parfaitement ma relation avec Beyrouth. C’est une relation intime. Beyrouth est
charmante, chaleureuse, grandiose et
intime à la fois. J’aime ses rues, ses trottoirs, ses immeubles, ses marchés,
son odeur, ses fleurs, ses habitants. J’aime son soleil, sa
pluie, son froid, sa chaleur. J’aime quand elle se réveille, j’aime son coucher de
soleil.
Mais par moments, Beyrouth m’étouffe. Je me
seul dans sa foule, je ne trouve pas ma place dans ses milles facettes. Je me
sens à l’étroit, je me sens dans un grand village, je me sens dans une
ville du tiers-monde, entouré de sauvages.
Beyrouth est rêvée, idéalisée. Elle ne vit peut-être plus son
âge d’or, mais on s’est tous promis de faire revivre cet âge d’or un jour. Là où
certains voient de vieilles pierres, des vieux bâtiments délabrés, je vois de
la grandeur, une histoire, une civilisation à part entière,
une façon de vivre, un passe glorieux.
Lorsque je rentre à Beyrouth par avion, et que l’avion s’approche
du Liban, que je commence à apercevoir Beyrouth, mon cœur se met à battre fort.
Lorsque l’avion atterrit à Beyrouth, et que l’on applaudit, de battre mon cœur s’arrête. Lorsque je prends l’avion pour partir, il n’y a pas pire
comme sensation. Quand l’avion se met à rouler, lentement d’abord, puis accélère,
et décolle… Je regarde Beyrouth s’éloigner, jusqu'à disparaitre dans l’horizon.
Je me dis toujours que je reviendrai bientôt, que je rentrerai bientôt.
Beyrouth n’a peut être pas la grandeur de Paris, les
gratte-ciels de Shanghai, la diversité de New York, la royauté de Londres, mais
aucune ville n’égale Beyrouth à mes yeux. On ne peut plus subjectif
comme déclaration, mais c’est là tout le mystère de Beyrouth, si attachante. Et
oh comme j’aimerais savoir pourquoi. Beyrouth n'est peut-être pas la plus belle ville, la plus propre, la plus grande, mais hawa beirut gher, beyrouth a un air différent.
« Je sais que tu n’es pas faite pour
moi, je sais que je suis pas fais pour toi mais quand même, j’aimerais danser
avec toi ». (Pas pour moi, Safar Barik)
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