Fairouz, l’ambassadrice vers les étoiles, a pu entrer dans le patrimoine
libanais grâce a sa voix magique et ses chansons simples et mélodieuses.
Ou qu’ils soient dans le monde, de l’Australie au Canada en passant par l’Europe
et les pays arabes, les libanais écoutent Fairouz. Elle est parfois même le
seul lien qui reste entre des expatriés et la mère patrie. Fairouz, c’est aussi l’artiste libanaise la
plus connue dans le monde, loin devant les chanteurs de la scène actuelle.
Il est donc impossible de dissocier Liban et Fairouz. Il faudrait soit être
ignorant, soit fou pour le faire. C’est pourtant ce que j’ai pu lire dans un article publié dans Outlook, le
journal hebdomadaire des étudiants de l’AUB. L’auteur prétend que l’art de Fairouz ne
devrait pas être « libanisé », et que les chansons de Fairouz s’approchent
plus de la chanson syrienne, « chami ». Elle a ensuite énuméré toutes
les chansons dans lesquelles Fairouz parle de la capitale syrienne Damas. J’ai
envie de dire, et alors ? Chanter pour un pays autre que le sien ne fait
pas de Fairouz moins libanaise. D’ailleurs je ne doute pas de la qualité des
chansons mentionnées dans l’article, mais elles ne sont pas exactement les plus
connues par le grand public. Li Beirut, Ya Hawa Beirut, Chayef el baher, Nassam
Aleyna el Hawa, Nahna wel amar, Oudak ranna, bhebbak ya lebnan, bektob esmak,
voici des chansons connues.
Enrico Macias a chanté Beyrouth, ca ne fait pas de lui un libanais. Kazem
el Saher a chanté Beyrouth, ca ne fait pas de lui un libanais non plus.
L’auteur de l’article ne veut pas que Fairouz soit limité par le Liban mais
que son art dépasse les frontières du pays du Cèdre. N’est-ce pas déjà le cas ?
Son succès à l’international, que ce soit dans le monde arabe ou occidental, n’en-est
pas la preuve ? Fairouz a porté l’art libanais vers le monde, mais c’est
du Liban qu’elle est partie, pas de Damas. La petite superficie du Liban n’a
jamais été un obstacle pour les Libanais qui brillent à l’étranger. C’est en
oubliant et en reniant ses origines qu’on devient un pays « sans légitimité ».
Fairouz et Joubran Khalil Joubran,
qui n’a pas été épargné par l’auteur, n’ont pas besoin d’être libanisé. Ils
sont partie intégrante et indissociable du patrimoine libanais. Le Liban, c’est
Fairouz. Fairouz, c’est le Liban.
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