Thursday, December 13, 2012

Réponse : Fairouz, c’est le Liban


    Fairouz, l’ambassadrice vers les étoiles, a pu entrer dans le patrimoine libanais grâce a sa voix magique et ses chansons simples et mélodieuses.
    Ou qu’ils soient dans le monde, de l’Australie au Canada en passant par l’Europe et les pays arabes, les libanais écoutent Fairouz. Elle est parfois même le seul lien qui reste entre des expatriés et la mère patrie.  Fairouz, c’est aussi l’artiste libanaise la plus connue dans le monde, loin devant les chanteurs de la scène actuelle. 

    Il est donc impossible de dissocier Liban et Fairouz. Il faudrait soit être ignorant, soit fou pour le faire. C’est pourtant ce que j’ai pu lire dans un article publié dans Outlook, le journal hebdomadaire des étudiants de l’AUB.  L’auteur prétend que l’art de Fairouz ne devrait pas être « libanisé », et que les chansons de Fairouz s’approchent plus de la chanson syrienne, « chami ». Elle a ensuite énuméré toutes les chansons dans lesquelles Fairouz parle de la capitale syrienne Damas. J’ai envie de dire, et alors ? Chanter pour un pays autre que le sien ne fait pas de Fairouz moins libanaise. D’ailleurs je ne doute pas de la qualité des chansons mentionnées dans l’article, mais elles ne sont pas exactement les plus connues par le grand public. Li Beirut, Ya Hawa Beirut, Chayef el baher, Nassam Aleyna el Hawa, Nahna wel amar, Oudak ranna, bhebbak ya lebnan, bektob esmak, voici des chansons connues.
    Enrico Macias a chanté Beyrouth, ca ne fait pas de lui un libanais. Kazem el Saher a chanté Beyrouth, ca ne fait pas de lui un libanais non plus.

    L’auteur de l’article ne veut pas que Fairouz soit limité par le Liban mais que son art dépasse les frontières du pays du Cèdre. N’est-ce pas déjà le cas ? Son succès à l’international, que ce soit dans le monde arabe ou occidental, n’en-est pas la preuve ? Fairouz a porté l’art libanais vers le monde, mais c’est du Liban qu’elle est partie, pas de Damas. La petite superficie du Liban n’a jamais été un obstacle pour les Libanais qui brillent à l’étranger. C’est en oubliant et en reniant ses origines qu’on devient un pays « sans légitimité ».
    
    Fairouz et Joubran  Khalil Joubran, qui n’a pas été épargné par l’auteur, n’ont pas besoin d’être libanisé. Ils sont partie intégrante et indissociable du patrimoine libanais. Le Liban, c’est Fairouz. Fairouz, c’est le Liban. 

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